L’HOTEL DE BORDEAUX, une Maison où l’on se sent bien,

Est-ce dû au radicalisme ambiant ?, n’oublions pas que « le petit père COMBES » en est issu, toujours est-il que PONS, petite cité de la Saintonge, s’est toujours enorgueillie de ses restaurants souvent bons voire excellents.

L’AUBERGE PONTOISE, du temps de Monsieur CHAT, était une maison, peut-être un peu classique, mais qui comme on dit par ici « se tenait ».

« Exigit monumentum aere perenius » disait Horace….

A quelques pas de ce monument, il y a une quinzaine d’années un jeune couple s’installait et reprenait l’HOTEL DE BORDEAUX.

Dans la salle, Cornélia, charmante jeune femme à la technicité parfaite et dont la rigueur, trop rare en cette époque, et les connaissances œnologiques développées se dissimulaient sous un sourire rayonnant.

Aux fourneaux, Pierre JAUBERT, fils du bon Docteur qui dirigea un moment la ville, un grand gamin souriant et sportif, pétri de talents, un cœur gros comme ça ! Un vrai Chef reconnu par ses pairs : il fût le premier invité pour tenir les cuisines de l’Obélisque, Restaurant du Crillon, qui accueillait une fois par mois les jeunes Chefs les plus prometteurs sous la houlette de Dominique BOUCHET.

Il mordait dans la vie à pleines dents, il était le plumet du chapeau, il nous a quitté trop tôt…

Telle est la vie des hommes, quelques joies bien vite effacées par d’inoubliables chagrins. PAGNOL ajoutait : « il n’est pas nécessaire de le dire aux enfants ».

Alors ne disons rien aux enfants et parlons de l’HOTEL DE BORDEAUX aujourd’hui, Cornélia est toujours là, belle et souriante, Bruno, le second de Pierre, a repris le piano et la Maison continue avec le même enthousiasme, la même inventivité, toutes ces choses qui font de cet établissement un des meilleurs rapports qualité prix de la région.

Un petit menu à 15 euros.

Un grand menu dégustation à 48 euros : 7 plats, il faut jeûner avant !

Et un menu carte de 20 à 38 euros où toute la cuisine de Bruno, qui se construit progressivement et se personnalise, enchante le palais.

Ce jour-là, j’ai commencé par une chiffonnade d’esturgeon fumé, crème de chou-fleur, caviar d’Aquitaine sur un blinis.

Présentation superbe, accord des textures : le gras du poisson magnifié par le chou-fleur, ce merveilleux légume qu’on redécouvre.

Mention aussi pour les queues de langoustines rôties aux graines de sésame, tarte de potiron et fraîcheur de roquette, très agréables.

J’ai continué par un perdreau désossé et rôti aux épices orientales, poêlée de scorsonères et champignons de saison.
Un perdreau cuit rosé, les parfums d’Arabie et des salsifis qui vous font oublier la cantine de votre enfance.

Les fromages sont affinés par Régis MOREAU.

Des desserts délicats en accord avec la saison, mention spéciale pour le crumble de pommes à la confiture de lait et mascarpone.

Pour ceux qui préfèrent, un plat végétarien.

Belle carte de vins heureusement choisis à des prix raisonnables.

Superbe carte de champagnes.

Exceptionnelle carte de cognacs, l’une des plus belle de la région.

La décoration de la salle vient de changer, résolument moderne, elle met en valeur une exposition des peintures de Solveig CORCOS, aussi agréables à regarder que leur auteur. Ce qui n’est pas peu dire.

Pendant l’été, un patio très agréable permet de dîner dehors.

Pour ceux qui se seraient laissés entraîner à des libations trop copieuses, les chambres de bon goût permettent de passer la nuit avant de reprendre la route.

L’adresse est bien connue des gastronomes de la région, il est prudent de réserver.

En cette période de fêtes qui s’annoncent, faîtes-vous un plaisir et allez dîner avec une personne qui vous est chère où déjeuner en famille, vous ne le regretterez pas.